Fondé en 2015, le CRACH est un collectif de recherche qui trouve son origine dans une double insatisfaction.
La recherche urbaine, pour l’essentiel au Québec, est financée par les instances gouvernementales et municipales. Le CRACH fait le constat de la faible diffusion de ces recherches auprès des milieux militants et, plus largement, de leur incapacité à mettre au jour certaines inégalités socio-spatiales comme les rapports de domination qui les font perdurer.
Du côté du communautaire, le paysage apparaît également fragmenté. On observe ces dernières années l’apparition 1) d’un modèle gestionnaire réduisant l’action communautaire à la prestation de services et rendant difficile la défense de droits, ainsi qu’une 2) approche « territoriale intégrée » qui oublie la dimension structurelle et structurante des inégalités.
Chercheur∙eure∙s et organismes ont donc souvent délaissé le terrain de la critique sociale et de la mobilisation, dans un contexte, pourtant, d’accroissement spectaculaire des inégalités qui se manifestent notamment sur le terrain de la ville et de l’habitat. Aujourd’hui, la situation du logement à Montréal et au Québec apparaît préoccupante sous de nombreux aspects : augmentation des situations de mal-logement, spéculation immobilière et embourgeoisement d’anciens quartiers ouvriers, discriminations, situations d’insalubrité, absence de construction de logements sociaux et dévoiement des institutions qui, au Québec, ont historiquement joué un rôle dans l’accès au logement et/ou la protection des locataires.
Depuis sa fondation, le CRACH entend donc contribuer de manière indépendante à la connaissance des phénomènes liés aux évolutions du capitalisme urbain, et proposer un ensemble d’alternatives politiques et sociales.
Le CRACH bénéficie d’une subvention Soutien aux équipes de recherche du Fonds de recherche Société et Culture du Gouvernement du Québec.